ETUDE DE CAS

Maitrise d’œuvre | Rénovation de logements sociaux | Rhône (69)

A propos

T

Données Clés

Maîtrise d’Ouvrage:

Lyon Métropole Habitat

Maître d’œuvre:

NEPSEN Lyon

Compétences thermique, Economie de la construction, TCE, SS4 Amiante

Durée réalisation:
6 mois

Budget travaux:
400k€ H.T.

MOE-Rénovation-énergétique-Lyon-NEPSEN

Identité

Lieu du projet:

Fontaine-Saint-Martin, 69, Rhône-Alpes, France

Type de bâtiment:

Logements sociaux

Périmètre:

1 bâtiment | 16 lgts

Année de construction:

1965

Avant | Après Travaux

Focus projet

b

contexte

La résidence Le Cantin comporte un bâtiment en R+2, abritant 16 logements. Il s’agit d’un bâtiment d’habitation appartenant à Lyon Métropole Habitat, situé en secteur ABF sur la commune de Fontaine-Saint-Martin.

Avant tout, l’objectif du maitre d’ouvrage sur cette réhabilitation était le gain énergétique et le confort thermique des occupants.

Depuis sa construction en 1965, la résidence a bénéficié de quelques travaux, notamment le remplacement des menuiseries des logements et la rénovation de la chaufferie. Cependant, les performances du bâti étaient faibles, en particulier en fond de loggias. Ce qui a ainsi fortement pénalisé les consommations de gaz pour le chauffage de la résidence et le confort des occupants.

Lyon Métropole Habitat a donc décidé de lancer un programme de travaux permettant de réaliser l’isolation thermique des façades mais également le remplacement des menuiseries des parties communes qui étaient d’origine. Par ailleurs, ce programme a été complété par une réfection complète de l’éclairage des parties communes, afin de réaliser également des économies d’énergie sur l’électricité, et la réfection des sols de loggias qui subissaient un défaut d’écoulement des eaux pluviales.

Ainsi, plusieurs particularités ont été rapidement identifiées sur cette réhabilitation, qui, malgré un travail sur un petit bâtiment, a pourtant cumulé une multitude de sujets techniques :

  • L’ensemble des enduits de façades étaient amiantés, les travaux ont été réalisé en sous-section 4
  • Les fonds de loggias sont constitués de parois très légères en bois, alors que le reste du bâtiment est maçonné
  • Les occultations, des volets roulants battants, étaient en bon état et devaient être maintenus à l’état projet

En définitive, les travaux ont été réalisés et réceptionnés cette année 2021.

quels travaux?

Etudes menées :

  • Thermique du bâtiment
  • De point rosée

Travaux réalisés :

  • Isolation thermique extérieure
      • (isolation extérieure en polystyrène, retours d’isolant, réemploi : mise en place de précadres acier pour conservation des volets battants bois)
  • Remplacement des menuiseries extérieures en bois
  • Réfection des sols de loggias, de la ventilation et de l’éclairage des parties communes
Z

quels résultats?

En ce début d’hiver, le premier depuis les travaux de rénovation énergétique, les occupants témoignent d’ores et déjà d’une grande amélioration du confort thermique de la résidence. En ce qui a trait à la consommation énergétique, la rénovation permet une économie de 44% en consommation d’énergie primaire.

Énergie :

  • CEP avant travaux = 231 kWhEP/m².an
  • CEP après travaux= 130 kWhEP/m².an

CO2 :

  • Emission GES avant travaux
    = 63 kgEqCO2/m².an
  • Emission GES après travaux
    = 26 kgEqCO2/m².an

 

 

Comment réutiliser des volets battants lorsque le tableau est modifié par l’ITE ?

Un défi à relever

Voici la question qui nous a été posée en premier lieu par le Maitre d’Ouvrage, LMH. Ne souhaitant pas voir ses volets battants bois, de bonne facture, jetés à la benne. On nous a donc demandé de mettre en place une solution pour réemployer les volets dans le projet.  En effet, une problématique géométrique se pose : quand on isole un bâtiment, avec retours d’isolant en tableau pour casser les ponts thermiques et parvenir à une enveloppe réellement performante, on réduit de fait le tableau de menuiserie. Et donc les volets battants existants dont la dimension est quant-à-elle inchangée, ne rentrent plus dans le tableau.

Deux solutions envisagées

De ce fait, Il s’agit donc soit de réduire la taille du volet, soit de trouver une astuce pour revenir à la taille initiale du tableau.

La découpe des volets est inenvisageable en raison des emplacements des lames, de l’écharpe mais également de la crémone. Cela endommagerait ainsi l’esthétique et la manœuvre de l’occultant.

De même, la problématique de réglage est à prendre en compte. Même sur des volets existants déposés-reposés in situ sans modification du tableau, les réglages sont complexes et fastidieux. Cela est aggravé dans le cas d’un tableau réalisé en isolant polystyrène, qui est moins régulier qu’un tableau maçonné, et comporte davantage de défauts de planéité et de niveaux.

Le sur-mesure retenu

Afin de s’affranchir à la fois de la problématique des dimensions réduites du tableau et de son irrégularité, des précadres en acier 15/10ème sur mesure ont été réalisés. Ces derniers, munis d’engravures sur les côtés et en partie haute, permettent de rattraper la dimension initiale du tableau juste sur l’épaisseur du volet (pour permettre sa fermeture). Tout en intégrant des retours d’isolants sur le reste du tableau (voir coupe horizontale ci-dessous). Les précadres intègrent également les gonds, et cumulent donc la fonction de support des volets. Fixés directement à la maçonnerie de la façade, en partie courante, ils permettent de s’affranchir des irrégularités du tableau isolé, et de s’appuyer plutôt sur la régularité d’usine des montages acier, réduisant ainsi les problèmes de réglages.

De la demande à la mise en œuvre

Cette solution a été le fruit d’une réflexion menée dès les études APS. Elle a nécessité des échanges techniques continus avec l’entreprise de travaux, depuis la phase de négociation en consultation jusqu’à la réalisation. L’entreprise de façade a été moteur pour élaborer cette solution.

Les prototypes réalisés sont indispensables. Ils ont permis d’adapter le profil du précadre aux singularités des volets. Deux précadres successifs ont été mis au point en ateliers et testé in situ lors de la préparation de chantier, avant d’aboutir à la version finale déployée sur l’ensemble du chantier. Les butées ont été fixées à la bavette et au précadre, et des dispositifs facilitant la manœuvre ont été ajoutés (type BlocBoy), indispensables du fait de l’éloignement des volets de l’intérieur des logements.

Retour terrain et financier

Finalement, la mise en œuvre des précadres a permis de faciliter le travail d’isolation autour des menuiseries, point singulier chronophage à traiter pour les façadiers. De plus, la mise en place de deux équipes distinctes. L’une pour la pose des précadres, l’autre pour la pose de l’isolant, a constitué un gain de temps important.

En ce qui concerne le côté financier, la solution des précadres est légèrement préférentielle (5% plus économique sur ce projet) que le remplacement à neuf des volets. Cette solution a permis d’éviter de jeter des volets parfaitement utilisables, en évitant également l’émission de CO2 qu’aurait requis la construction et l’acheminement de nouveaux volets, avec cependant un ajout de matière (moindre) en acier.

Il s’agit donc une solution viable sur les plans technico-financier et environnemental. Mais également reproductible sur d’autres opérations.